Les sages-femmes n'interviennent plus uniquement dans la grossesse et l'accouchement : depuis la loi HPST de 2009, elles sont pleinement habilitées à assurer le suivi gynécologique de prévention et la contraception pour les femmes en bonne santé. Leur rôle s’inscrit ainsi dans une logique de prévention et d'accès aux soins, notamment dans les zones où les gynécologues sont peu nombreux. Cette évolution est encore méconnue, alors qu’elle constitue un atout majeur pour améliorer l’accès aux soins.

Un suivi global de la santé féminine

En dehors de la maternité, les sages-femmes assurent un suivi gynécologique de prévention pour les femmes en bonne santé. Elles peuvent prescrire certains examens complémentaires, assurer le dépistage de pathologies fréquentes et orienter vers un médecin spécialiste en cas de situation nécessitant une prise en charge particulière. Leur pratique s’inscrit dans une logique de proximité : consultation régulière, écoute attentive et accompagnement individualisé. Elles interviennent à différents moments de la vie, leur approche physiologique et préventive complète ainsi le suivi médical classique.

Des compétences qui s’élargissent

Cette évolution s’accompagne d’une reconnaissance croissante de leur rôle médical. Les sages-femmes sont aujourd’hui en mesure de prescrire certains médicaments (anti-inflammatoires, antibiotiques, vaccins), examens biologiques (bilan sanguin, sérologies…) et d’imagerie (échographie, mammographie), ce qui facilite la prise en charge rapide des patientes. Elles participent également activement aux campagnes de dépistage, par exemple pour le cancer du col de l’utérus. Leur champ d’action s’enrichit aussi grâce à la formation continue. Plusieurs diplômes universitaires (DU) permettent aux sages-femmes de se spécialiser dans des domaines comme l’échographie, la sexologie, l’acupuncture ou encore la santé publique. Ces spécialisations leur donnent la possibilité d’adapter leur pratique aux besoins spécifiques des patientes et de renforcer leur expertise.

Une réponse aux besoins de terrain

Dans un contexte marqué par la baisse du nombre de gynécologues et les difficultés d’accès aux soins, le rôle des sages-femmes apparaît essentiel. Leur présence en ville, à l’hôpital, mais aussi en maison de santé ou en centre de planification, permet de proposer une prise en charge de proximité et de désengorger les consultations spécialisées. Ce maillage territorial, associé à leur vision globale de la santé des femmes, en fait des professionnelles de premier recours précieuses pour accompagner les patientes.

En résumé

La sage-femme n’est plus uniquement la professionnelle de la naissance, son rôle dépasse largement les murs de la maternité. Cette évolution témoigne d’une transformation profonde de la profession, tournée vers une prise en charge globale et continue de la santé des femmes.

Clémentine Thieblemont